Tradition et lignées

Guru Rimpoche
Le bouddhisme Nyingma est la plus ancienne tradition du bouddhisme tibétain. Présente au Tibet dès le VIIe siècle, elle s’y est durablement implantée avec la venue du grand maître Padmasambhava (« Né-du-Lotus »), et s’est également enracinée au Bhoutan, dans les différentes régions himalayennes, et maintenant un peu partout dans le monde. C’est une tradition vivante, d’une richesse et d’une profondeur sans borne, qui ne s’adresse pas qu’aux moines et nonnes, mais aussi aux yogis et yoginis et aux pratiquants laïcs.
La tradition de Padmasambhava (aussi appelé Guru Rinpoché) est d’une fraîcheur intemporelle, ce qui la rend pertinente pour les gens de toutes les cultures et de tous les horizons; elle nous aide d’ailleurs à composer avec les difficultés de notre époque. De plus, le bouddhisme Nyingma inclut toutes les grandes catégories d’enseignements traditionnels, des plus accessibles aux plus avancés. Il intègre habilement les trois piliers que sont l’étude, la réflexion et la méditation, et une vaste gamme de méthodes relevant du Vajrayana (ex. mantras, visualisations).
Les principaux maîtres que nous recommandons sont affiliés aux lignées Dudjom Tersar et Longchen Nyingthig du bouddhisme Nyingma, mais nous adoptons une approche non sectaire qui consiste à respecter toutes les écoles et lignées de sagesse authentiques.

Bouddhas fondateurs

Bouddha Shakyamuni

Le « Sage du clan des Shakya », Bouddha historique, né à Lumbini au VIe  siècle avant notre ère. Siddharta Gautama fut un prince indien qui, bouleversé par sa constatation de la souffrance humaine, emprunta un chemin spirituel qui le conduisit à l’éveil. Il a enseigné abondamment – pendant des décennies, dans différentes régions de l’Inde et de ce qui coïncide avec le Népal – une voie suivie par des millions de gens partout dans le monde et qu’on appelle aujourd’hui « bouddhisme ». Toutes les écoles et traditions bouddhistes lui rendent hommage et le prennent pour guide.

Guru Rinpoché

Padmasambhava (« Né-du-Lotus ») est un maître éveillé, appelé « Précieux Maître » ou encore « Second Bouddha » par les Tibétains et les pratiquants des régions himalayennes. Avec la collaboration de l’abbé Shantarakshita et du roi Trisong Detsen, il a joué un rôle de premier plan dans l’implantation du bouddhisme au Tibet au VIIIe  siècle. Les pratiquants Nyingma y voient le foyer de tous les refuges, le maître éveillé par excellence, et considèrent que son esprit de sagesse continue de veiller à la transmission du Vajrayana. C’est un « bouddha pour notre époque », aux manifestations innombrables et à l’incontestable pouvoir de bénédictions.

Yéshé Tsogyal

C’est l’une des principales compagnes de Guru Rinpoché, au point que dans l’iconographie Nyingma, l’un ne va pas sans l’autre, ne serait-ce qu’implicitement. Dakini éveillée, dotée – entre autres qualités innombrables – d’une mémoire infaillible, d’un courage à toute épreuve et d’une compassion illimitée, elle joua un rôle déterminant dans l’implantation, la transmission et la préservation du Dharma. Elle a notamment aidé à cacher les trésors spirituels de Guru Rinpoché. C’est une grande source d’inspiration pour les pratiquants et pratiquantes.

Figures majeures des siècles derniers

Certains des maîtres éveillés de la tradition Nyingma.

Kunkhyen Longchenpa (1308-1364)

Aussi connu sous les noms de Longchen Rabjam et Drimé Özer. Après Padmasambhava, c’est l’un des maîtres les plus importants dans les lignées de la Grande Perfection, ou Dzogchen (les plus hauts enseignements du bouddhisme Nyingma). Son érudition inégalée et son incroyable accomplissement spirituel lui ont permis de systématiser les nombreux enseignements de l’ancienne tradition. Son œuvre est prolifique (on lui attribue près de 250 ouvrages) et s’adresse pour une large part aux pratiquants avancés qui sont accompagnés par un maître qualifié.

Kunkhyen Jigmé Lingpa (1730-1798)

Ce grand maître accompli – parfait exemple de yogi érudit – fut le révélateur du cycle du Longchen Nyingthig (parfois orthographié Longchen Nyingtik, « L’Essence du cœur de l’immensité »), qu’il reçut directement de Longchenpa lors d’une série de visions. Ce cycle, extrêmement volumineux, est particulièrement répandu et estimé dans la tradition Nyingma. Nombre des textes qu’il a rédigés ou compilés sont cités par les plus grands maîtres et utilisés quotidiennement de par le monde.

Patrul Rinpoché (1808-1887)

« Vagabond de l’Éveil » (voilà d’ailleurs le titre d’un magnifique ouvrage que lui a consacré Matthieu Ricard), Patrul est un grand maître de la compassion qui a refusé des postes importants pour se consacrer à la pratique itinérante. Exemple d’humilité et de désintéressement, il a largement contribué à la popularité du Bodhicharyavatara, classique de Shantideva qu’il a enseigné plus d’une centaine de fois. Son autodérision et son mode de vie simple ne doivent pas faire oublier son érudition proprement déconcertante (il connaissait par cœur une quantité de textes et maîtrisait les nuances des différents systèmes philosophiques) ni son immuable réalisation intérieure des enseignements les plus élevés. Il a aussi contribué à l’essor du mouvement non-sectaire (rimé, en tibétain) et à un important renouveau avec ses compagnons Jamyang Khyentsé Wangpo et Jamgön Kongtrul Lodrö Thayé.

Dudjom Lingpa (1835-1904)

Grand maître Nyingma au parcours original et important tertön (« découvreur de trésors ») dont les révélations représentent vingt volumes, Dudjom Lingpa est considéré comme une émanation de Khye’u Chung Lotsawa, l’un des vingt-cinq plus grands disciples de Guru Rinpoché. C’est également le prédécesseur de Dudjom Rinpoché, Jigdral Yéshé Dorjé (voir plus bas). Entre autres faits extraordinaires, c’est le père de huit éminents tulkus, parmi lesquels on compte le 3e Dodrupchen Rinpoché (Jigmé Tenpé Nyima) et une incarnation de Patrul Rinpoché (Patrul Namkha Jigmé).

Jamgön Mipham Rinpoché (1846-1912)

L’un des grands luminaires du bouddhisme Nyingma, dont il a notamment revigoré la tradition monastique. C’est un érudit hors pair, considéré comme une émanation de Manjushri, le bouddha de la sagesse. Son œuvre prolifique contient notamment de volumineux commentaires de référence sur les grands classiques du bouddhisme indien. C’est un polymathe, un esprit universel qui maîtrisait de nombreux domaines (logique, philosophie, tantras, arts visuels, poésie, médecine, ingénierie…). Il fut notamment l’élève de Patrul Rinpoché (voir plus haut), avant de devenir à son tour le maître principal, entre autres, de Shechen Gyaltsap Rinpoché (qui fut l’un des maîtres principaux de Sa Sainteté Dilgo Khyentsé Rinpoché).

Séra Khandro (1892-1940)

Considérée comme une incarnation de Yéshé Tsogyal, Séra Khandro fut une grande tertön dont les trésors sont révérés par de nombreux maîtres Nyingma. Humble, elle n’en joua pas moins un rôle clé dans la préservation et la transmission d’un précieux corpus d’enseignements : ce fut la compagne de Tulku Drimé Özer (érudit, tertön et fils de Dudjom Lingpa), et l’une des maîtres racines du grand yogi contemporain, Kyabjé Chatral Rinpoché (1913–2015). Outre des termas et commentaires, elle a composé des textes (en cours de traduction) empreints de tendresse, d’humour et d’une indéniable poésie.

Certains des maîtres de nos maîtres

Incluant certains des grands luminaires des cent dernières années.

Kyabjé Dudjom Rinpoché (1904-1987)

Ayant fuit le Tibet envahi par la Chine, Jigdrel Yeshé Dorjé s’est réfugié en Inde où il a été reconnu comme le chef de l’école Nyingma, et donc comme l’un des plus grands maîtres du bouddhisme tibétain. Incarnation de Dudjom Lingpa, on y vit le régent de Guru Rinpoché – le représentant vivant de Padmasambhava, dont il est indissociable. Il a accompli un travail prodigieux pour la préservation et l’accessibilité des enseignements, et fondé des centres importants aux États-Unis et en France (où il a passé les dernières années de sa vie). C’est aussi un tertön de la plus haute importance. D’ailleurs, « Dudjom Tersar » est le nom donné collectivement à une énorme collection de trésors spirituels révélés par lui et Dudjom Lingpa. C’est le père de plusieurs tulkus, dont Thinley Norbu (voir ci-dessous).

Kyabjé Dilgo Khyentsé Rinpoché (1910-1991)

Dilgo Khyentsé Rinpoché est considéré, avec Dudjom Rinpoché, comme l’un des plus importants maîtres Dzogchen du XXe  siècle, et une incarnation de Padmasambhava. L’un et l’autre ont d’ailleurs joué un rôle de premier plan dans la transmission du bouddhisme Nyingma – et du bouddhisme tibétain en général – en Occident. Dilgo Khyentsé fut l’un des plus proches disciples de Shechen Gyaltsap et de Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö, et le maître de bon nombre des plus éminents lamas de notre époque. Il a passé de nombreuses années en retraite, mais c’était aussi un grand bâtisseur (temples, monastères, stoupas), le superviseur d’un vaste programme d’édition (rendant disponibles plus de 300 volumes d’enseignements), le conseiller spirituel de la famille royale du Bhoutan, le découvreur de trésors préservés par Padmasambhava, un poète et auteur de textes et commentaires variés, et un enseignant infatigable. En outre, c’était un représentant exemplaire du mouvement non sectaire (rimé), qui a déployé une énergie prodigieuse pour recueillir des lignées et enseignements qui risquaient de disparaître. Son tulku, Khyentsé Yangsi Rinpoché, est né au Népal en 1993.

Kyabjé Dodrupchen Rinpoché (1927-2022)

Le quatrième Dodrupchen, Tubten Trinlé Pal Zangpo (aussi connu sous le nom de Jigmé Trinlé Palbar), est un maître éminent de la tradition Nyingma. En tant que quatrième incarnation de Jigmé Trinlé Özer (le fils de cœur de Jigmé Lingpa), le Dodrupchen Rinpoché est l’un des principaux détenteurs de la lignée du Longchen Nyingthig. Il a voyagé dans différents pays et établi le Maha Siddha Nyingmapa Center au Massachusetts. On lui doit la réimpression de précieux traités de Longchenpa, et la préservation d’importants enseignements du Dzogchen. En outre, il a personnellement veillé au bien-être de plus d’un millier de moines dans la région du Sikkim. Bien que calme et modeste, sa présence avait une charge immense, indescriptible. Tulku Thondup compte parmi ses proches disciples.

Dungsé Thinley Norbu Rinpoché (1931-2011)

Fils aîné de Dudjom Rinpoché, Thinley Norbu reçut sa formation au Tibet et devint l’un des principaux détenteurs de la lignée Dudjom Tersar, et l’un des plus importants maîtres Nyingma des temps modernes. Reconnu comme une incarnation de Tulku Drimé Özer (l’un des fils de Dudjom Lingpa et le compagnon de Séra Khandro), il est aussi considéré comme une émanation de Longchenpa. Il a vécu au Bhoutan et passé environ les trente dernières années de sa vie aux États-Unis (les témoignages de son proche disciple Sam Bercholz sur cette période sont fort inspirants). Il a souvent enseigné à Pema Osel Ling, en Californie, et a écrit de nombreux ouvrages lumineux et extrêmement profonds, dont A Cascading Waterfall of Nectar, White Sail et Magic Dance. On compte parmi ses enfants Dungsé Garab Rinpoché et Dzgonsar Khyentsé Rinpoché.

Vidyadhara Chögyam Trungpa Rinpoché (1940-1987)

Maître de méditation, yogi iconoclaste, auteur prolifique, artiste multidisciplinaire accompli (calligraphie, tir à l’arc, arrangement floral japonais, cérémonie du thé, théâtre, poésie, photographie, danse…), le onzième Surmang Trungpa est une des personnalités les plus influentes du dernier siècle, et une figure de proue dans la transmission du bouddhadharma en Occident. À l’image de Guru Rinpoché, sa vie et son œuvre défient les conventions et les idées reçues. Il a fondé des centres de méditation un peu partout dans le monde. Ses livres, nombreux et variés, pourraient remplir une tablette à eux seuls. Il a inspiré de nombreux artistes, penseurs et enseignants éminents.

Lama Tharchin Rinpoché (1936-2013)

Lama Tharchin était un maître du Dzogchen et du bouddhisme Vajrayana. C’était le dixième détenteur de la lignée des Repkong Ngakpas, une tradition de yogis « chefs de famille », communauté de pratiquants non monastiques extrêmement importante au Tibet. Il a passé de nombreuses années en retraite sous la supervision de Dudjom Rinpoché. Ses autres maîtres incluent Chatral Rinpoché, Lama Sherab Dorjé Rinpoché et Dungsé Thinley Norbu Rinpoché. En 1960, il a fui le Tibet à pied avec sa famille, puis a vécu à Orissa en Inde et à Katmandou au Népal, avant d’émigrer aux États-Unis en 1984. Dudjom Rinpoché lui a alors demandé de tourner la roue du Dharma. Il a ainsi fondé la Vajrayana Foundation, un organisme particulièrement important pour la lignée. Lama Tharchin était non seulement apprécié pour son immense réalisation spirituelle, sa sagesse, sa compassion et sa douceur, mais aussi pour sa vaste connaissance des arts rituels, de la danse, de la musique et des assises philosophiques du Vajrayana.

Sources d’inspiration directes

Notre coordonnateur a structuré le projet Pema Ö en ressentant une gratitude particulière pour trois enseignants à qui il rend ici humblement hommage : Tulku Thondup Rinpoché, Lama Sonam Tsering Rinpoché et Samuel Bercholz. Pour en savoir plus à leur sujet, consultez la page À propos.

Autres maîtres contemporains qu’on mentionne régulièrement

Dzigar Kongtrul Rinpoché

Une grande source d’inspiration. Reconnu comme une émanation du grand Jamgön Kongtrul Lodrö Thayé, il fut formé par de nombreux maîtres, dont son maître racine Dilgo Khyentsé Rinpoché. C’est un auteur apprécié qui a de nombreux disciples, dont Pema Chödrön. Nous encourageons nos amis à assister à ses enseignements et à soutenir son organisation, Mangala Shri Bhuti, où enseignent également sa femme Elizabeth Mattis-Namgyal et leur fils Dungse Jampal Norbu.

Dudjom Sangyé Péma Shépa

Sa Sainteté Dudjom Rinpoché III (1990-2022) fut un enseignant sublime, un détenteur de lignée de la plus haute importance dans la tradition Nyingma, dont le parinirvana secoua la communauté mondiale de pratiquants. Nous prions pour son prompt retour.

Sa Sainteté le Dalaï Lama

Enseignant exemplaire, érudit, emblème de la paix mondiale, pratiquant authentique et accompli qui apporte des bienfaits à d’innombrables personnes – bouddhistes et non- bouddhistes – de par le monde.

Traleg Kyabgon Rinpoché

Le 9e Traleg Tulku (1955-2012), né au Tibet, fut l’abbé du monastère de Thrangu. Il représente tout particulièrement la tradition Kagyü, mais il a étudié auprès d’éminents maîtres des quatre grandes écoles du bouddhisme tibétain. Maître du Mahamudra et du Dzogchen, il fut un des pionniers de la transmission du Dharma (et notamment du Vajrayana) en Australie, où il a fondé l’E-Vam Buddhist Institute. Il a aussi créé un centre important dans l’état de New York et enseigné dans différents pays. C’est également un auteur prolifique, reconnu pour son érudition, sa vivacité d’esprit, et sa capacité à présenter les enseignements aux Occidentaux, dont il comprenait parfaitement la culture et la psyché.

Dza Kilung Rinpoché

Dza Kilung Tulku Jigmé Rinpoché est né en 1970. Reconnu comme étant la cinquième incarnation de Jigmé Ngotsar Gyatso (l’un des quatre plus proches disciples de Jigmé Lingpa, voir plus haut), il dirige le monastère de Kilung dans le district de Dzachuka, au Tibet. Il travaille depuis son adolescence à rétablir ce monastère en tant qu’important centre d’études et de pratique. Depuis 1998, il partage son temps entre le Tibet et l’Occident, et enseigne dans différentes régions du monde. Auteur du livre La Relaxation de l’esprit, manuel de méditation qu’on recommande chaleureusement, Kilung Rinpoché est désormais basé à Whidbey Island près de Seattle, dans l’état de Washington, où il a fondé l’organisme Pema Kilaya. Il dirige aussi la Kilung Foundation, qui offre de l’aide humanitaire dans sa région natale. Dilgo Khyentsé Rinpoché, Minling Trichen Rinpoché, Dodrupchen Rinpoché et Dzogchen Rinpoché comptent parmi ses maîtres.

Autres sources d’inspiration

Les enseignements bouddhistes sont extraordinairement vastes. Nous reconnaissons la profondeur de toutes les lignées authentiques, incluant celles qu’on trouve dans le Theravada, le Chan et le Zen. Rien qu’au sein des traditions indo-tibétaines, il y a de nombreux maîtres qu’on pourrait mentionner, en plus de ceux qui représentent les lignées auxquelles nous sommes connectées (Dudjom Tersar et Longchen Nyingthig). Le fait que l’héritage bouddhiste ait produit autant de merveilleux pratiquants témoigne de son pouvoir de transformation. Ci-dessous, nous ne nommerons que quelques-uns de ces êtres fabuleux.
Nous sommes inspirés par la vie et l’œuvre des lamas Kadampa de jadis et des maîtres du lojong (comme Atisha, Chekawa, Thogmé Zangpo), de même que ceux des yoginis et yogis accomplis de l’Inde et du Tibet (dont Saraha, Tilopa, Naropa, Marpa, Milarépa, Machik Labdrön et Thangtong Gyalpo), dont plusieurs sont liés à de précieuses lignées Kagyü. Par ailleurs, comme c’est le cas de la majorité des écoles bouddhistes tibétaines, nous révérons les traités classiques (Nagarjuna, Chandrakirti, Asanga-Maitreya, etc.), et l’un des textes que nous étudions et que nous citons le plus souvent est le Bodhicharyavatara de Shantideva.

Crédit pour l’image tirée d’une thangka de Guru Rinpoché : Auckland Museum.

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